Amoureux des bains publics - voyage au coeur du sento
Par eprouveze, dimanche 20 novembre 2005 à 07:00 :: Japon :: #81 :: rss
Les bains publics, reliques des temps anciens où il n'y avait pas l'eau courante dans les maisons, sont aujourd'hui surtout un lieu de vie et de société où se retrouvent jeunes et moins jeunes (surtout les moins jeunes) du quartier...
Quelques souvenirs du sentō de mon quartier à Tokyo...
(photo de Chris 73)
(photo de Chris 73)
Lorsque nous habitions à Kagurazaka, un quartier shitamachi de Tokyo, nous avions pris l'habitude, avec mon père et mon frère, d'aller deux à trois fois par semaine mois au sentō de notre quartier.
A l'époque (c'était au début des années 80), les gaijin étaient encore vus comme des bêtes curieuses (car rares) au Japon, et après la gêne du patron du sentō, qui, nous voyant arriver, se demandait si ces trois étrangers allaient savoir "comment faire", nous avons eu droit à beaucoup de regards curieux des japonais voyant des étrangers débarquer dans leur petit sentō de quartier.
Les premières fois passées, nous avons été accueillis comme tous les autres habitués, de la même manière que pour toutes les autres activités du quartier (fêtes : porter le omikoshi, jouer du gros tambour à roulettes, préparer le omochi à grands coups de marteau en bois, etc.). A ce propos, l'intégration des étrangers dans un pays (j'en ai un peu parlé ici), ça marche dans les deux sens ! (c'est aussi aux "locaux" d'inviter les étrangers à participer à la vie sociale)
De mon côté, la première impression du sentō a été plus basique : c'est chaud ! En effet, pendant plusieurs mois (?), je n'ai pas pu entrer entièrement dans le bain, tellement il était brûlant (en pratique, l'eau d'un sentō est entre 40 et 45°C, ce qui, croyez-moi, est beaucoup plus chaud que n'importe quel bain en France) !
Mais une fois dans l'eau jusqu'au cou, quel bonheur ! La chaleur détend tout le corps, tu contemples le dessin du Mont Fuji qui occupe tout le mur du fond de la salle tout en écoutant d'une oreille le vieux japonais qui chantonne une vieille chanson nostalgique avec sa petite serviette posée sur la tête... Ca, il faut le vivre au moins une fois ! Bien sûr, je ressortais du bain rouge comme une écrevisse, c'était rigolo...
(photo de N-ino)
Si aujourd'hui la plupart des sentō indiquent à l'entrée que les personnes tatouées ne sont pas les bienvenues (comprenez, les yakuzas), j'ai vu plusieurs fois à l'époque (il y a donc 20 ans...) le petit chef yakuza (qu'on pouvait reconnaître à son beau tatouage qui lui couvrait tout le dos) qui venait au sentō accompagné d'un jeune de son clan. Ce dernier était là, de corvée, pour laver son senpaï... Ca fait drôle ! (mais sur le moment le sentō devenait encore plus calme que d'habitude quand ils se pointaient).
Autres plaisirs du sentō :
A l'époque (c'était au début des années 80), les gaijin étaient encore vus comme des bêtes curieuses (car rares) au Japon, et après la gêne du patron du sentō, qui, nous voyant arriver, se demandait si ces trois étrangers allaient savoir "comment faire", nous avons eu droit à beaucoup de regards curieux des japonais voyant des étrangers débarquer dans leur petit sentō de quartier.
Les premières fois passées, nous avons été accueillis comme tous les autres habitués, de la même manière que pour toutes les autres activités du quartier (fêtes : porter le omikoshi, jouer du gros tambour à roulettes, préparer le omochi à grands coups de marteau en bois, etc.). A ce propos, l'intégration des étrangers dans un pays (j'en ai un peu parlé ici), ça marche dans les deux sens ! (c'est aussi aux "locaux" d'inviter les étrangers à participer à la vie sociale)
De mon côté, la première impression du sentō a été plus basique : c'est chaud ! En effet, pendant plusieurs mois (?), je n'ai pas pu entrer entièrement dans le bain, tellement il était brûlant (en pratique, l'eau d'un sentō est entre 40 et 45°C, ce qui, croyez-moi, est beaucoup plus chaud que n'importe quel bain en France) !
Mais une fois dans l'eau jusqu'au cou, quel bonheur ! La chaleur détend tout le corps, tu contemples le dessin du Mont Fuji qui occupe tout le mur du fond de la salle tout en écoutant d'une oreille le vieux japonais qui chantonne une vieille chanson nostalgique avec sa petite serviette posée sur la tête... Ca, il faut le vivre au moins une fois ! Bien sûr, je ressortais du bain rouge comme une écrevisse, c'était rigolo...
(photo de N-ino)
Si aujourd'hui la plupart des sentō indiquent à l'entrée que les personnes tatouées ne sont pas les bienvenues (comprenez, les yakuzas), j'ai vu plusieurs fois à l'époque (il y a donc 20 ans...) le petit chef yakuza (qu'on pouvait reconnaître à son beau tatouage qui lui couvrait tout le dos) qui venait au sentō accompagné d'un jeune de son clan. Ce dernier était là, de corvée, pour laver son senpaï... Ca fait drôle ! (mais sur le moment le sentō devenait encore plus calme que d'habitude quand ils se pointaient).
Autres plaisirs du sentō :
- Une fois de retour au vestaire, se boire une boisson bien fraîche (il y a aussi des distributeurs de boissons dans les vestaires) tout en se faisant masser par un fauteuil de massage.
- Puis, en yukata parfois (comme quoi on peut se balader en yukata à l'extérieur ailleurs que dans les villes thermales), rentrer tranquillement à la maison à pied, en se sentant, en hiver, bien chaud malgré le froid ambiant (ton corps fume !), et en été, bien frais (le corps étant plus chaud que d'habitude, la chaleur de l'air est perçue moins fortement).
Commentaires
1. Le lundi 28 novembre 2005 à 15:00, par Richard
2. Le lundi 28 novembre 2005 à 20:25, par melie
3. Le mardi 29 novembre 2005 à 17:40, par seb
4. Le jeudi 12 janvier 2006 à 09:27, par eprouveze
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